Jeu de Miroir ( ou de masque )

Le monde est en révolution et on ne sait pas quelle forme prendra la tournure des événements, quel futur se présente à nous, alors que nous sommes plongés dans un même brouillard, une même nuit, une boue élémentaire, une poisse qui nous colle à la peau. Bien malin celui qui sait d’avance ce qui va se produire, d’un bout à l’autre du monde.

Parfois l’envie de se taire, de s’abstenir de prendre part à n’importe quelle opinion, ce qui semble accorder du crédit à la méchanceté.

Mais je tente de ne pas oublier en cours de route, ce que je sais, ou ce que j’ai su. Comme par exemple, ceci : Vous n’aimez pas vos ennemis. S’ils sont vos ennemis, c’est que vous les jugez méchants selon vos jugements, vos raisons raisonnablement justes, ils sont haïssables, et s’enferment dans leur boucle de haine qui s’entretient. Ce qui est affreux, non seulement pour vous, mais aussi pour eux, jusqu’à des issues vraiment très périlleuses pour toute la terre. Aimer ses ennemis, afin qu’ils deviennent meilleurs en eux. Partant du principe qu’ils ont aussi la même humanité que la vôtre. Ceci n’étant pas théorique. Lisez Robert Antelme revenant des camps. Bon, aimer ne signifie pas céder, leur concéder le droit à la méchanceté.

Par ailleurs, cette méchanceté est loin d’être cernée. On ne sait pas qui en détient la palme. On risque d’être surpris. Je vous disais, la question est mondiale, et pèse dans tous les détails.

Ben moi, je ne peux que me conformer à ce que je sais. Même si cela parait fou. Je ne peux plus dire que cela. ( répété en boucle )

De quoi l’humanité est-elle martyre ?

Morts, nous ne pourrions plus témoigner de rien aux vivants. Le témoin qui tient est celui du vivant en nous, et hors de nous. Où nous avons à nous rendre vivant.
L’humanité témoigne de l’univers vivant dans cette existence, pas uniquement dans sa souffrance, pas seulement de cette terre infernale, où nous sommes les proies toutes désignées fatalement dévorées dans ces immensités, où nous allons nous incorporer, où nous devons passer, en entier en principe.
Ces conditions dans lesquelles nous existons, ne sont nullement les seules déterminations possibles. Alors, qu’est-ce qui importe ? Ce sont nos réponses. Et à qui s’adressent nos réponses ? D’abord en nous-mêmes. Ce nous-mêmes disant qu’en nous il y a ce même. En l’autre il y a ce même Moi.
C’est la question et la réponse d’un Jésus. S’il y a Jésus, c’est pour que tu sois ce Jésus. D’autres diront s’il y a Bouddha, c’est pour que sois Bouddha.
Cela témoigne d’un état d’être supérieur à la mort. Transcendant la souffrance. Il n’est en aucun cas question d’accepter la souffrance comme une fin en soi, comme une réponse définitive ou un salut. Ce qui implique que nous n’avons aucun droit d’infliger des souffrances. Nous n’avons que celui de nous en délivrer. Et cela relève du collectif, du bien commun. ( Et d’un mal qui nous est propre)
Je m’entends, il s’agit de savoir en commun ce qu’est le bien. Il s’agit donc des voix qui l’expriment. Et de l’entendre. Que cela fasse écho en nous, et nous touche, reconnaissant la vérité. Ce n’est pas à coup de marteau que se font les martyres. Et que la vérité se fera jour, dans cette condition de pauvreté du monde.
Nous passerions à côté de ce que nous sommes en vérité. Passant à côté tout devient atrocement négatif, inhumain, et mortel. Se déploient toutes les formes de destructions. Si ce n’est pas déjà fait, si le monde n’est pas déjà mort.
Il a été dit : « celui qui a connu le monde a connu un cadavre, le monde n’est pas digne de lui. » ( vérifier les deux citations )
De ces derniers mots, ne vous hâtez pas à tirer des conclusions trop faciles, comme celle d’un jugement de valeur ou de mépris. Non, simple constat d’un état, mettons d’un Ange qui nous observe, entend nos plaintes, nos appels, et se résout à suppléer à nos défaillances. De même, certains peuvent appeler le pire, alors le pire arrive. Comme si le pire n’était jamais venu.
Comme si le meilleur non plus n’était jamais venu, et que nous ne pourrions jamais nous améliorer, ne rendant jamais ce monde meilleur. Ce qui ferait un monde sans loi, incohérent ou absurde, dans un univers aussi absurde, nous de même essentiellement dans cette chute sans fin.
Pourtant, le meilleur est venu. Observez, mesurez, prenez le pouls de la terre, et ses pensées. Il y a une faille spatio-temporelle par laquelle passent des lumières arrivant jusqu’à nous.

Qui voit l’ironie ? Du jeu de lumière qui éclaire le méchant ? et l’oblige à voir. (féroce la fée 😛)

J’ai encore « perdu » , l’occasion de me taire.

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